Une étude menée auprès de notre groupe d’étudiants confirme le phénomène de mobiquité numérique.
Mais cela consiste en quoi ? Ils sont connectés partout et tout le temps ( ubiquité) à l’aide d’un appareil mobile. La fonction « éteindre » de leur appareil est utilisée par peu d’entre eux ( 17%),surtout lors des rendez-vous professionnels, pendant les cours ou pour dormir...
Ce sont des Always On, toujours connectés et disponibles, dans une sorte de veille permanente. Toujours prêts à dégainer pour personnaliser leur mur Facebook, poster un message sur TWITTER. Les applications mobiles permettant l’accès aux réseaux sociaux font partie des applications les plus téléchargées.Il y a bien une préoccupation « mobile ».Il y a bien une volonté de transporter via ses réseaux sociaux, nos repères, notre identité et en un mot notre nouveau foyer digital. Il faut rester actif sur le web.
Logiquement un téléphone sert à téléphoner, on le retrouve dans notre étude mais aussi à consulter ses SMS ( application utilisée à 98% dans notre groupe ), ses e-mails, surfer sur le web, localiser un lieu.La fiablité et la praticité des smartphones et des tablettes tactiles ne sont plus à démontrer.Désormais on peut avoir une réponse à une question très rapidement.Le tout puissant moteur de recherche Google accueille chacun de nos pas, afin de nous rendre plus mobile. La contrainte de lieu n’existe quasi plus.
La mobiquité va entraîner de profonds changements dans notre métier d’enseignant. On peut craindre la perte des échanges humains et une utilisation non raisonnée de ces outils dans les écoles.
Miguel BENASAYAG, philosophe et psychanalyste, présente d’ailleurs le téléphone portable – et désormais a fortiori le smartphone – comme un instrument de sédentarité et d’immobilisme, en contradiction avec son but initial.
Le phénomène mute rapidement .Le développement des technologies nomades traduit la transformation de nos modes de vie et de nos économies, autant qu’elles les favorisent. En tant que pédagogue, on peut prendre les choses autrement. On peut choisir d’être des maillons actifs de ce phénomène de mobiquité numérique pour faire apprendre autrement.Peut être du détail, diraient certains ,mais si cette somme de détails complétait un bloc d’apprentissage...
Je me suis inspirée de ces constats et de l’optimisme de Frédéric SOUSSIN (Projet MOBILITY Planet) qui préconise de belles années au Web2.0 voire 3. D’après lui, des petites connaissances peuvent donner lieu à de grands savoirs.
Parfois, les formations que nous dispensons trouvent leurs limites, il faut les rafraîchir, donc innover, tel a été mon choix avec le projet ATAWADAC.
J’ose la créativité et l’insécurité de l’innovation.
